Ca y est. Monsieur Hulot a décidé de franchir le cap. Il me l’a annoncé
tout-de-go, en rentrant du boulot lundi soir. Non sans avoir eu le temps de se
viander en posant le pied sur la locomotive Playschool
de la petite Oompa Loompa, avant d’atterrir tête la première dans une manne à
linge débordant de slibards et autres fringues non-repassées. Essayant de
retrouver son sang-froid en même temps que son Blackberry qui s’était fait la malle lors du vol plané le moins
resplendissant de l’histoire de la figure aérienne, il me dit : « Bon, Perrine, c’est plus possible.
On bosse tous les deux comme des malades, au Diable la conscience
judéochrétienne, prenons une femme de ménage !! C’est ça où tu n’auras
plus jamais à repasser mes chemises, vu que je ferai mes valises. T’étais djà
pas la reine du rangement quand t’étais au chômage et sans enfant, mais
maintenant notre rez-de-chaussée frôle la zone sinistrée. S’il te plaît, pense
à la sécurité de ta famille et téléphone demain aux « Petites fées du
logis ». » Sur le coup,
j’ai trouvé ces réclamations légèrement gonflées, de la part d’un homme qui
chaque matin fait de la spéléologie au saut du lit pour retrouver le réveil
hurleur sous la pile de chaussettes
qu’il met un point d’honneur à élever un peu plus chaque soir, à l’heure de se
déshabiller. Mais bon, force m’était de constater qu’il n’avait pas tort.
L’autre soir encore, on était passé à deux doigts de la catastrophe après que
notre jeune Padawan ait transformé notre four en banc solaire à Barbies. Après
y avoir laissé la majeure partie de sa célèbre chevelure, Barbie Raiponce a
fait place à Barbie Desireless, et ma quiche au saumon qui avait déjà de fortes
chances d’être immangeable a viré carrément toxique.
Le mardi matin, les fesses à peine posées sur ma chaise de bureau, je
composais le numéro des « Petites
Fées du Logis » - société dont le nom n’a rien à envier à ceux des DVD
préférés de mes filles, labellisés Colruyt
Entertainment - sous le regard torve de Lou-Anne. Elle qui ignore encore
qu’Hoover n’est pas que l’ancien nom
d’un groupe belge et que Black &
Decker n’est pas une marque de Vodka,
n’attendit pas que j’eus raccroché avec la fée en chef pour ricaner,
avant de me lancer : « Alors,
on s’embourgeoooiiisssee ? » C’est là que je perdis totalement
mon sang-froid. Insinuer que j’en touche pas une, moi qui me tape une
dermatite de la ménagère permanente à force de tremper mes menottes dans
des bains de Dreft (mensonge :
on ne lave pas de quoi dresser une table de 50 personnes avec une goutte de Dreft, et bien que j’ai la place
d’installer à tout casser 8 convives dans ma salle à manger, j’utilise le
double du célèbre savon vaisselle à chaque repas festif!!), moi qui pourrais me
faire tatouer sur le torse la carte de mes canalisations - si toutefois cette
idée n’était pas totalement grotesque et tue-l’amour –, moi qui ai les genoux
cagneux à force de me pencher pour faire la poussière sous mon Ektorp…..
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