dimanche 15 janvier 2012

Episode VIII : Un lundi matin ordinaire chez la famille Pan (ou l’épisode où je ne trouve plus mes clefs, mon sang-froid, mon cerveau,…)

Lundi matin, 6h30, duel quotidien entre mon GSM entonnant avec conviction la Marche des Rois (faut qu’je change cette sonnerie !!) et le radio réveil de Monsieur Hulot hésitant perpétuellement entre deux fréquences (faut pas avoir fait l’INSAS pour régler une radio ded’jeu !!) J’ouvre une demi-paupière, la referme instantanément. Je la rouvre, il est 7h2O. Cris d’effroi, ballet de danse contemporaine de deux corps jouant les rouleaux de printemps en tentant de s’extirper de la couette et lancer de celle-ci au plafond, chaque jour un peu plus haut (faudrait penser à faire venir Maître Nadjar pour attester de cette performance). Réveil et grognements de la jeune Padawan, interruption du récital de la petite Oompa Loompa alors qu'elle entame la plage 4 des Comptines d’Autrefois  et première disparition mystérieuse à 10 minutes de la sonnerie de l’école.
A la même heure, dans une galaxie très très lointaine, au Bureau d’Etude des Cas Terriens :
-             « Qu’est-ce que vous m’amenez-là, Guz42b ?
-             Un prélèvement réalisé dans le cadre de l’étude sur l’usure et la dégradation particulièrement rapide des chaussettes des enfants humains âgés de moins de 12 ans
-              Nom de l’objet ?
-             Botte
-             Origine ? 
-             Belgique, Brabant Wallon, Rue des Pins, 47 à Pommerez  
-             Quoi ? Vous plaisantez Guz42b ? Encore la famille Pan ? On a déjà un rayon qui déborde de leurs effets!! C’est bientôt un département qu’il faudra leur consacrer !! Non allez, renvoyez-moi ça au propriétaire sur-le-champ !! »
« Ca va maman, j’ai retrouvé ma botte !! » me lance ma fille, alors que je m’apprête à téléphoner à mon mari (déjà parti vers d’autres horizons embouteillés depuis belle lurette) pour m’assurer que la disparue n’était pas restée dans sa voiture. « Bon, ben on va pouvoir y aller !" estime-je après avoir assisté ma fille lors de sa mise de botte trop serrée, telle une sage-femme envers une parturiente dont le bébé serait particulièrement récalcitrant ("Vas-y, pousse!! Allez, encore un p'tit effort, ton pied est presque au bout!! Pousse!! Mais ppoouueeessseee!!!!").

" Bon allez go, dans la voiture, go go gooOOOO ! Quoi ? Tu n’as pas fini ta tartine aux crottes de souris ? Pas grave, tu peux la terminer dans la voiture, allez zooouuu !! » ventile-je, tout en soulevant un à un tous les coussins du canapé où je venais de m’asseoir, dans l’espoir visiblement vain d’y trouver mon trousseau de clefs que j’avais pourtant dans les mains il y a deux minutes. S’en suit alors une course folle dans toute la baraque à la recherche des précieuses clefs, tellement folle que si à un moment je m’étais retournée et avais vu La Boule et Passe-Partout courir derrière moi en petits pas chassés j’aurais trouvé ça tout à fait normal. Je fouille mon sac, ouvre les placards, soulève les tapis, retourne mes poches, regarde dans le frigo, dans le coffre à jouets, pas de clefs!! Je grimpe la première volée d’escaliers quatre à quatre, fouille le bac à linge sale, inspecte les chiottes, regarde sous mon oreiller, pas de clefs!! Je monte une deuxième volée d’escalier, me rappelle qu’il n’y a pas deuxième étage, redescends tous les escaliers, refouille mon sac, resoulève les coussins, rouvre le frigo et inspecte cette fois le bac à légumes, mais pas la moindre  clef!! Je shoote dans le mur, sautille en jurant et en insultant le chat qui réclame sa bouffe, tout ça sous les yeux ahuris de mes deux filles qui patientent dans le couloir, petit cartable sur le dos, petit duffle coat boutonné, si sages à cet instant précis qu'on les aurait dites sorties tout droit de la page 6 du catalogue Cyrillus automne-hiver (en nettement plus grunges quand même, rapport à leur petit bouc en crottes de souris qui leur donne une allure de conquistadors). Bon, il ne me reste plus qu’à appeler Monsieur Hulot, cette fois pour lui demander s’il n'aurait pas une idée d’où peuvent bien se trouver ces p**** de clefs !! Mais au moment où je plonge ma main dans mon sac de Mary Poppins du pauvre, quel n'est pas mon désarroi.....

A la même heure, dans une galaxie très très lointaine, au Bureau d’Etude des Cas Terriens :    
     
-          "Non mais Guz42b, vous vous payez ma tronche ? Qu’est-ce que je viens de vous dire ?
-          Mais c’est que cette Perrine Pan est vraiment un cas étrange, Chef!! Je ne peux m’empêcher de l’observer pour mon plaisir personnel. Et c'est une bonne pioche, deux d’un coup !  Regardez-moi ça!! Qu’est-ce que peut bien être ce curieux objet en mousse jaunâtre ? On dirait qu’il a été fortement mâchouillé . 
-          Un porte-clef Bob, Guz42b, vous débarquez de quelle planète ? On en a des boîtes pleines, pareil pour les cartes Delhaize hein, on ne sait plus quoi en faire !! Et on n’a jamais compris à quoi ça servait….."
Guz42b se dirige alors vers le rayon Perrine Pan, passe devant l’étagère « téléphones mobiles, de 1999 à nos jours» en songeant qu’on pourrait retracer tout l’histoire de l'évolution du GSM terrien rien qu’en se basant sur cette planche. Il y jette un oeil mais l'étagère est pleine. Il enjambe alors quelques boîtes marquées : « portefeuilles et papiers administratifs divers », « montres », « sous-vêtements », « brosse à dents », « chaussettes », « compacts disques », « couvercles de Tupperware » ainsi que de grands coffres portant les inscriptions « mémoire » et « dignité humaine », prélevées entre autre les soirs de grands rassemblements terriens. Mais Guz42b doit se rendre à l’évidence, le rayon consacré à Perrine Pan est full, il ne reste plus qu’une toute petite place entre un appareil dentaire daté de 1988 et une paire de lunettes: il doit donc faire un choix.

« Mais non t'exagères, j'ai plus rien perdu depuis au moins deux semaines. AAAAhh attends.... oui, c’est bon, je les ai !!" m'exclame-je alors que j'aperçois qui dépasse de sous le fauteuil le scintillant objet du désir. "Bon, tant pis pour mon chargeur, je le chercherai plus tard, on a qu'à communiquer par mail. Super, je file, à tantôt, et déso pour la p’tite perte de sang froid !! », conclus-je en  raccrochant le téléphone fixe. La cloche de l’école sonne, on aura juste 10 minutes de retard....nickel!!

(Merci à Tome & Janry et à leur Petit Spirou à qui j’ai légèrement pompé l’idée ;-)……)

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